Ferrailleur, que du bonheur !

on en a parlé dans un sujet, voila le début de la production

ISBERGUES
« Terra Nova » va recycler ses premières cartes à puces le 24 janvier
dimanche 16.01.2011, 05:05
« Terra Nova » va recycler ses premières cartes à puces le 24 janvier Michel Trabuc envisage de recycler 200 tonnes de cartes électroniques en janvier. 500 en février.

Après avoir résisté aux bourrasques d'une tempête financière qui a bien failli faire voler son projet en éclats, la société isberguoise Terra Nova est en passe de démarrer son activité de recyclage de cartes électroniques le 24 janvier. Un aboutissement pour Michel Trabuc, l'un des deux ingénieurs à l'origine de cette « start-up » inédite qui entend se faire un nom à l'échelon européen. Rencontre.

Ça y est, Terra Nova entre enfin dans sa phase opérationnelle ?

« Les camions qui vont acheminer les premières tonnes de cartes électroniques à traiter arriveront la quatrième semaine de janvier. On lancera la machine avec 200 tonnes pour commencer. On prévoit d'en traiter 500 en février. Notre capacité optimale étant de 30 000 tonnes par an. »

Quand est prévu le lancement de l'activité précisément ?

« Au 24 janvier. On rode la machine depuis trois semaines dans cette optique-là. Notre four monte progressivement en température pour atteindre 450°, ce qui provoquera le dégagement d'une colonne de fumée de notre cheminée. Mais je rassure tout le monde, il ne s'agit que de vapeur d'eau ! »

Combien de personnes seront sur le pont ce jour-là ?

« Nous sommes aujourd'hui 39 salariés. Dont cinq équipes de trois personnes qui travailleront en continu à l'extraction d'un concentré métallique riche en cuivre et précieux qui sera revendu à des fondeurs. Parallèlement, nous poursuivons la mise au point du "pilote" de la phase 2 de notre projet : un procédé d'extraction de métaux précieux issus de cartes à haute valeur ajoutée. Nous deviendrons alors la seule société spécialisée dans ce domaine en France. Nous entendons devenir un acteur européen incontournable en la matière. »

Quel type de cartes allez-vous traiter dans un premier temps ?

« À compter du 24, nous recevons de la matière première provenant des ferrailleurs, de démanteleurs. Il s'agit d'activer un procédé de pyrolyse pour libérer l'aluminium ou le fer contenus dans les cartes à recycler. Elles proviennent de téléviseurs, de voitures, d'électroménager, etc. Une fois les métaux débarrassés des résines et des plastiques, on revendra le concentré à des fondeurs de cuivre présents en Belgique, en Allemagne ou en Suède. »

À quand l'extraction des métaux précieux proprement dite ?

« Les investissements correspondants à la phase 2 - neuf millions d'euros - devraient intervenir en septembre 2011. On devrait alors créer dix emplois supplémentaires. La législation européenne est favorable et les pouvoirs publics manifestent un réel intérêt pour les métaux stratégiques. Ils comptent sur nous. Notre force sera de maîtriser l'ensemble de la chaîne d'extraction de l'or, du cuivre, de l'argent ou de l'étain de cartes de téléphones portables, d'écrans plats ou de tablettes tactiles. On devrait être en mesure d'extraire près d'un kilo d'or à la tonne pour ensuite le revendre. Quand on sait que les gisements nationaux basés en Australie ou d'Afrique du sud ne représentent que 2 à 7 grammes à la tonne, c'est dire notre potentiel de développement... »

Vous deviendrez les chercheurs d'or du XXIe siècle, en somme ?

« Nous sommes avant tout des métallurgistes, même s'il est question ici de métallurgie fine. Nous sommes sept au service recherche et développement, qui travaillons pour l'avenir. Nous vendons par exemple déjà des procédés d'extraction de métaux à des entreprises extérieures. Comme Nyrstar, basé à Auby (Douaisis), qui va créer 15 emplois pour extraire de l'indium. » •

PAR ARNAUD DÉTHÉE

source :
http://www.lavoixeco.com/actualite/Sect … s-ca.shtml